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Auteurs Vertigineuses
1 avril 2006

Je n’ai jamais dit que j’étais quelqu’un de bien…

        On a tous dans notre vie raté une promesse. On ne l’a pas tenue. On l’a oubliée, par mégarde ou en toute conscience, mais on ne l’a pas tenue. Cette réflexion semble avoir une fâcheuse tendance à nous pousser à chercher une explication, une excuse relevant du subconscient et de ses aléas, de la psychologie du compliqué, mais tout cela n’est qu’un immense masque cachant la connerie humaine. En fait, nous sommes tous les pantins de notre égoïsme, et l’auteur s’inclus sans problème dans le commun des mortels, car il suffit de balayer un peu devant sa porte pour constater à quel point le modèle type de l’hommo sapiens sapiens est réduit…

Les conséquences ne sont pas pour autant faciles à assumer. Loin s’en faut, car si nous ne courions pas après les pseudos rattrapages de nos erreurs, si nous n’en faisions pas autant, autant que de réparations de fortune, boiteuses au même titre que blessantes, ne serions nous pas heureux ?

Peut-être est-ce là une putain de réponse à la question que n’importe quel imbécile est de nos jours capable de se poser : pourquoi un dieu malhabile de ses mains nous a-t-il façonné à son image et envoyé sur cette foutue planète, dont la fertilité, que je ne mets en aucun cas en doute, n’est exploitée qu’à des fins destructeurs ? Enfin, tant de questions auxquelles je ne prétends pas répondre, mais que je ne peux m’empêcher de me poser, chaque jour que celui qui tient les ficelles de nos vies fait, car je n’oublie pas que je ne suis au fond qu’un être imbécile parmi tant d’autres…

Mon masque, j’y tiens. C’est pour cela qu’il ne quitte jamais mon visage, ne mettant ainsi jamais à jour ce qui pourrait faire peur au monde, c’est-à-dire un choc. Le choc identique à celui que tout le monde cache ici bas, celui qui nous torture tant que personne ne veut ni le voir, ni admettre son existence.

        Nous serions moins heureux néanmoins si nous étions morts, et encore moins si nous n’avions pas été vivants. Pourquoi cette certitude ? Pourquoi semble-t-elle nous faire avancer dans la vie surtout ? Ne sommes-nous pas encore plus des imbéciles de ne pas en profiter ? C’est quand même incroyable que nous tendions, à tout âge de cette triste vie terrestre, le bâton à la vie pour nous martyriser. Serait-ce la quête du bonheur, qui nous paraît si agréable à vivre, qui nous fait nous complaire dans la souffrance quelle qu’elle soit, et même à finir par l’aimer, à s’y habituer, à vivre avec sans s’en plaindre, si bien qu’elle fait partie intégrante de notre fameux masque…

Pour moi, il n’y a pas de réponse à la question de notre existence, ni à celle de notre bonheur, ni de notre malheur que nous apprécions tant. C’est quoi le bonheur ? C’est quoi à part profiter de ce que la vie nous offre ? Ce qui m’assomme ici tel une révélation suprême, que je connais pourtant depuis toujours pourtant, enfin il me semble, m’amène sans équivoque à la terrible, l’innommable notion d’égoïsme. En effet, le bonheur est égoïste. Qui peut prétendre sans mentir qu’il prend un réel plaisir à donner du bonheur aux autres ? Qui est en mesure de proclamer cela sans avouer en baissant les yeux que cela est une façon cachée de se prouver que l’humanité existe bel et bien ? Donc qui peut prétendre agir de façon totalement désintéressée dans ce monde désinvolte ? Ma seule déception est de savoir pertinemment que, dans l’attente qu’on contredise mes désillusions, personne ne le fera, ou du moins efficacement…

Tout cela n’enlève rien au fait que je sois heureux d’être à ma place, aujourd’hui, et ça m’emmerderait de devoir laisser ma place à un nouvel imbécile. Je sais bien que cet imbécile dont je me permets de parler sans vergogne, prendra la place d’un autre idiot, plus ou moins récent, et qu’il sera acclamé, et dont on dira que c’est une mignonne petite chose sans défense, mais qui s’apprête cependant à faire du mal, et pourquoi pas à faire le mal, sans défense bien entendu…

        On me donnera peut-être raison, certes, mais qui réfutera l’éclair de lucidité qui me foudroya ce soir là ?

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Commentaires
T
Ca me fait rire, parce que ce texte, je l'ai écrit quand j'avais 19 ou 20 ans, et j'y retrouve des préoccupations proches des tiennes dans 'Pourquoi je déteste les hommes'... C'est marrant non?<br /> Il y en a sûrement d'autres au fin fond de mon pc, je vais regarder si j'en trouve encore!
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